vendredi 25 mai 2007

Dieu que Jules César était belle !

Somptueuse soirée à l'Opéra de Lille, hier, pour y voir Jules César de Haendel dans une exceptionnelle mise en scène : chorégraphies époustouflantes, lumières magiques (on ne dira jamais assez de bien des lumières que l'on doit à Paule Constable), décors superbes... Cette production du Festival de Glyndebourne et de l'Opéra de Chicago a mis la barre très haute pour les prochains spéctacles accueillis à Lille ! Au total quatre heures de bonheur intense, avec en particulier une ravissante et efficace Jules César-Sonia Prina, alto, époustouflante en particulier dans son air du premier acte (scène 2) :

Virtù de' grandi è il perdonar le offese.
Venga Pompeo, Cesare abbracci, e resti
l'ardor di Marte estinto:
sia vincitor del vincitore il vinto.

Mais grâce aussi (surtout ?) à l'époustouflante Cléopâtre (Anna Christy, soprano), tour à tour cabotine irrésistible et amante effondrée de douleur.
À vrai dire, il serait totalement injuste de ne pas citer les autres acteurs de ce grand chef d'œuvre :
Charlotte Hellekant (en bon ch’timi, je dirai même plus, elle c'ante bien !) en Cornelia pathétique de douleur,
Tuva Semmingsen, Sextus sidérant quand, ayant assassiné Ptolémée pour venger son père, il reste pétrifié, figé, tant il est vrai que tuer un homme, fût-ce son pire ennemi n'est pas chose simple,
Rachid Ben Abdeslam, drôle à en pleurer de rire, parfois,
et Christophe Dumaux (Ptolémée), Simon Bailey (Achilla) et Alexander Ashworth (Curio qui m'ont peut-être un tout petit peu moins touché.
Mais quelle qualité de chant ! Quelle présence !
À la sortie plusieurs spectateurs prétendaient qu'ils venaient de voir le plus bel opéra de leur vie. J'en étais. Quant à Haendel, il a dû bien rigoler dans sa tombe...
Merci !

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