mercredi 9 novembre 2016

Ce que les mots veulent dire (3) : de Barak Obama à Donald Trump

Le site de la Trump Organization le 9 novembre 2016


Ah, le coup de massue! Ils n'allaient pas nous faire ça, quand même... Ils n'allaient pas se faire ça!
Eh bien si, ils se le sont fait et ils nous l'ont fait. Bien emballé et bien pesé : ce n'est pas une victoire à l'arraché que remporte le roi de l'immobilier, c'est une victoire confortable, indiscutable.
Que personne ne pouvait deviner, bien sûr. Ni nous, pauvres mortels, ni les sondeurs, pauvres statisticiens sans imagination.
Tout comme nous serons bien surpris si Sarkozy gagne la primaire de la droite et du centre (et de la droite extrême et décomplexée, faudrait-il ajouter.) Car ce n'est pas à Marine Le Pen que l'élection de Trump va profiter, mais bien à Sarkozy. MLP est bien trop polie ; elle s'est faire refaire une beauté à contre-temps, c'est trop bête (son père aurait été parfait dans le rôle...)! Alors que Sarko, lui, a juste la vulgarité, le parler de cour de récré et la capacité à faire la girouette qui réjouissent les foules.
Parce que, bien sûr, ce n'est pas à cause de que Trump a été élu, mais bien parce que.

Et ce n'est pas tout.

Souvenez-vous de 2008. Souvenez-vous du slogan d'Obama : "Yes we can". à l'époque, je m'étais un peu amusé avec cette profession de foi minimaliste (voir ici).
Je n'aurais pas dû, c'était plus grave que ça. Discours de Philadelphie ou pas, ce slogan prouvait une chose : Obama n'avait finalement que du vent à vendre (en plus de son profil de gendre idéal, de sa très grande gentillesse, son agréable courtoisie et sa façon délicieuse d'aller chercher lui-même son hamburger dans le fast-food du coin quand il était en déplacement.)
Car enfin... We can what ?

Il a fallu 8 ans pour trouver la réponse. Et ce n'est pas Hillary Clinton qui la donne ("We are stronger together" dit son slogan de campagne ; mais là encore : pour faire quoi ?)
Non, la réponse, c'est bien Donald Trump qui nous la donne : "Make America great again."

Écoutez comme ça sonne bien :

"Yes we can make America great again !"


Et voilà, la messe est dite. Voilà une promesse à laquelle on peut s'accrocher. Peut-être que si Obama avait complété son "Yes we can", peut-être que si H. Clinton avait dit ce qu'on pouvait faire de mieux en le faisant "together", nous n'en serions pas là. Car les mots ont un sens, et ne pas nommer ce qu'on veut faire, c'est une façon de dire qu'on ne veut rien faire !


N.B.   On entend parfois parler dans les rangs de la droite française de faire revenir la France à la 5e place mondiale. L'idée y est, mais pas encore la formulation. Encore un effort, chers candidats, vous y êtes presque  !