mardi 29 avril 2008

"Bienvenue chez les ch'tis", côté verso

Si vous n'avez pas regardé France 3 hier soir, vous avez raté la face cachée de "Bienvenue chez les Ch'tis" et vous avez eu tort !
Ça s'appelle "Roubaix, commissariat central" et c'est beaucoup, mais alors, beaucoup moins rigolo que ce qu'on m'a laissé entendre de "Bienvenue..." (que je n'ai toujours pas vu par ailleurs.)
On y trouve un commissaire tout droit sorti d'un roman du Yasmina Khadra des débuts, immergé dans un paysage qu'il connaît par cœur (les scènes avec son copain Saïd sont un vrai morceau d'anthologie, et je serais surpris qu'on ne retrouve pas ces deux personnages assez rapidement scénarisés, tant ils ont de caractère et d'humanité) ; une victime mythomane ; une gamine violée interrogée par un flic attentif, maladroit et en même temps d'une grande douceur ; les parents d'une fugueuse qui se font sérieusement remettre à leur place par le commissaire ("vous allez la voir, votre fille, et vous allez lui offrir des fleurs et du chocolat, plutôt que de l'engueuler une fois de plus" explique-t-il à peu près au père) ; et l'improbable effet de toboggan (il paraît que ça s'appelle comme ça) qui conduit deux femmes à passer sous nos yeux du déni absolu à la reconstitution minutieuse et détaillée de l'assassinat de leur vieille voisine de courée.
Là, on atteint presque l'irréel. La garde à vue, les interrogatoires souvent border line mais incontestablement efficaces, l'humanité désespérante de ces deux criminelles dont on sent bien dans le regard qu'elles sont aussi d'une certaine façon, des victimes.
Comme dit Victor Hugo "Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne", mais là, nous avons devant nous une représentation de cette classe de paumé(e)s qui ont échappé à (presque) toute éducation, tout droit sortis des 15% d'illettrés que compte la région, sponsorisées par une grande marque de bière ("On meurt de bière, dans vos courées" pour paraphraser Hugo encore et Blanqui) et dont l'attitude, souvent, bouleverse.
De mon point de vue, ce documentaire de Mosco Boucault est un petit chef d'œuvre. Sans doute les flics ne sont-ils pas toujours aussi humains ; c'est vrai, ils ont la part belle dans cette histoire, sans pour autant pouvoir passer pour des enfants de chœur. Mais ce sont de vrais drames qui se nouent et se dénouent au commissariat central de Roubaix et la façon de les monter a quelque chose d'exceptionnel.
Alors, à la prochaine diffusion, ne le ratez pas ! Ça ne vous donnera peut-être pas envie de vous installer définitivement chez les Ch'tis, mais ça vous donnera une idée assez juste de la face cachée de la région.

vendredi 11 avril 2008

Quand Le Figaro a le sens de l'à-propos...

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir et la rendre plus lisible.)

Découvert sur le site du Figaro, ce téléscopage intéressant. D'autant plus intéressant qu'il ne s'agit naturellement pas d'un hasard, mais d'un travail d'association entre un mot clef ("anorexie", je suppose) et la pub qui est sensée bien aller avec...
Ce genre d'incident est assez fréquent, mais celui-ci est assez gros, si je puis dire.

Dans un autre genre, le site de Reporters sans frontières (www.rsf.org) mérite au minimum un premier accessit.
Il comporte en page d'accueil une bannière proposant de gagner par tirage au sort et pour une somme variant de 70 à 700 euros environ, une green card permettant de travailler aux USA. Si l'on clique sur la bannière, il ne reste qu'une solution pour s'en dépêtrer : redémarrer son navigateur ! En effet, toute tentative de quitter le site se solde par l'ouverture d'une succession infinie de pop-up !
Manifestement, Rsf s'en fout : le mail que je leur ai adressé il y a plusieurs jours pour les prévenir de cette arnaque est resté sans réponse et sans effet sur le site...

lundi 7 avril 2008

Flamme olympique tibétaine

Les manifestations londoniennes d'hier et le déploiement invraisemblable de forces de police prévu aujourd'hui à Paris pour "protéger" la flamme ("monte flamme légère, feu de camp si chaud si bon..." pour les anciens) me rappellent furieusement un très joli dessin de Siné en mai 68.
On voyait deux CRS matraqueurs tirant un manifestant par les cheveux ; l'un des deux disait : "Chef, il criait Liberté, alors on a cogné !"

jeudi 3 avril 2008

Résistance

Aujourd'hui,
43ème jour
depuis la sortie du film,
je n'ai toujours pas vu
"Bienvenue chez les ch'tis !"