vendredi 28 novembre 2008

La mort en ce jardin

• Un Sdf retrouvé mort à Paris, rue de la Cerisaie
• Un Sdf retrouvé mort à Gennevilliers
• Un Sdf retrouvé mort au Bois de Vincennes
• Un autre Sdf retrouvé mort à Paris...

• Un Sdf retrouvé mort devant chez vous.
Mais non, je rigole !

NB : Le titre de ce post est naturellement celui d'un film de Luis Bunuel (et de Raymond Queneau, entre autres co-auteurs, ce qui est moins connu.)

lundi 24 novembre 2008

Leçon de vocabulaire : de récolement à décollation

Sous la direction bonhomme d'un solide Cœur Vaillant, ils vont donc récoler... ou au moins tenter de le faire !
Récoler, recompter donc, et non point recoller (les morceaux). Et à vrai dire, qu'on récole ou qu'on ne récole pas, il y a fort à parier qu'il n'y aura rien à recoller à l'issue de cette opération de comptage qui devrait s'effectuer dans une ambiance de franche, voire très franche, camaraderie comme on disait au-delà du rideau de fer quand on avait eu des mots en secret (l'avantage étant qu'à l'époque, seul le communiqué final permettait de comprendre qu'on s'était échangé des noms d'oiseaux, alors qu'aujourd'hui, on rigole un peu plus !)

Quoi qu'il en soit, il est à peu près sûr qu'on passera du récolement à la décollation, quand l'heureuse mais difficilement élue, quelle qu'elle soit, poursuivra sa concurrente et néanmoins camarade en criant, à la manière de la Reine de Lewis Carroll "qu'on lui coupe la tête, qu'on lui coupe la tête !"

samedi 15 novembre 2008

J'ai 3 mots à vous dire

Le Président Obama a déjà bien du boulot. Et malgré son immense volonté, il lui arrive de douter... Oui, tout ce que j'ai promis, se demande-t-il, est-ce vraiment possible ? Généralement, il garde ses doutes pour lui, bien sûr. Mais voilà, en marge du G20 auquel il ne participe pas officiellement, il a eu l'occasion d'échanger avec des politiques et des industriels du monde entier.
Pris par une violente crise de doute, le voilà qui laisse échapper :
- Oh là là, we can, we can... Facile à dire ! Et si finalement c'était impossible ?
Alors un de ses interlocuteurs (qui, sans doute, avait été agacé par la brillante prise de position du patron de Nike, quelques jours plus tôt) l'interpelle vigoureusement :
- Impossible is nothing !






Ainsi va la vie. Quel joli monde, dans lequel 3 mots suffisent à bâtir un projet (Yes we can), définir un programme (Just do it) et se forger une conviction (Impossible is nothing).

mardi 11 novembre 2008

34191 jours

Entre la mort du Caporal Peugeot à 19 ans (photo ci-contre), le 2 août 1914, premier mort français de la première guerre mondiale et celle de Lazare Ponticelli, 109 ans, le dernier survivant, le 12 mars 2008, il s'est écoulé 34 191 jours (Trente quatre mille cent quatre-vingt-onze jours !)

Ce matin, devant ma télé (j'étais pas dans mon lit douillet, mais c'est tout comme) je regarde la commémoration de l'Armistice à Douaumont. À 20 ans, bidasse, j'y ai fait une prise d'armes dans le froid et un vent qui comme aujourd'hui faisait flotter les pavillons avec la discrète élégance qui sied aux reportages télévisés, et je vous jure qu'il est impossible, immobile et fiché au garde-à-vous pour la durée indéterminée que jugeront bonne les officiels présents, entouré de ces milliers de tombes, toutes plus égales les unes que les autres, ou errant dans l'ossuaire, cherchant on ne sait quoi, de ne pas avoir envie de hurler avec Prévert "Quelle connerie la guerre".
Car 50 ans après l'événement, et au-delà des tombes soignées avec beaucoup plus de vigilante attention et d'affectueux bons soins que ne le furent jamais leurs occupants, la terre de Verdun respirait encore la mort et le chaos. À l'époque, tout cela me semblait loin... 40 ans après, c'est à dire aujourd'hui, le temps s'est rétréci, 90 ans est un âge que je peux envisager d'avoir assez vite, donc, à rebours, c'est hier ; et Verdun reste Verdun, comme en témoigne le petit document ci-joint.


Que ce matin, Sarkozy ait quasiment réhabilité les déserteurs et les fusillés, victimes d'erreurs de commandement ou à qui on avait demandé plus que ce qu'ils pouvaient supporter paraitra peut-être futile ou sans intérêt aux jeunes générations... C'est au contraire un signe fort que la Der des ders entre enfin dans l'Histoire, après que le soldat Ponticelli a fermé la porte en sortant. Qu'on se souvienne que Les sentiers de la Gloire de S. Kubrick, tourné en 1957, ne fut autorisé en France qu'en 1975...
Ne manque plus, pour boucler la boucle, qu'on fasse un bon vieux procès en incompétence et en stupidité au génialissime Nivelle et consorts, pour qu'il soit définitivement établi que les cimetières militaires sont aussi la conséquence de la bêtise obstinée de quelques haut-gradés, et non pas, comme aimait à le répéter inlassablement le Capitaine qui commandait la Compagnie dans laquelle j'étais trouffion, "une erreur de crapahut" (ce mot étant sans doute tombé dans l'oubli grâce à la suppression du Service national, je précise que c'était la dénomination offcielle des marches militaires, en manœuvre ou au combat, il y a quelques années ; existe aussi sous la forme crapahuter : marcher dans des conditions difficiles.)

mercredi 5 novembre 2008

Une belle leçon de réalisme

Sitôt élu, le nouveau (futur) président des USA s'est mis au travail.
Il a réuni son staff de campagne et l'a complété de quelques sommités du monde économique.
Il y a là les patrons de toutes les grandes entreprises américaines.
- “Well, commence le président, je suppose que vous avez eu le temps de réfléchir aux solutions qu'attend le pays et qui font écho à ma promesse de campagne « Yes we can ! »

À ce moment le patron de Nike se lève :
- “Yes, Mister President.“
-“Et alors ?“
-“Just do it !“


Ce que j'aime chez nos amis américains, c'est que tout est toujours assez simple !

NB : je profite de ce post stupide pour m'inscrire en faux : il n'y a génétiquement pas plus de raisons de dire que l'Amérique a élu un président noir que de dire qu'elle a élu un président blanc.