mardi 27 novembre 2007

Villiers-le-Bel : À qui la faute ?

"A qui la faute ?

Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?

vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv- Oui.
J'ai mis le feu là.

vvvvvvvvvvvvvvvv - Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
[...]
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !

vvvvvvvvvvvvvvvv - Je ne sais pas lire."

Victor Hugo, L'année terrible, juin 1871.
Que de progès réalisés en 136 ans !
Lire le texte intégral

dimanche 25 novembre 2007

Bonzaï

L'hippodrome de Marcq-en-Barœul abritait, ce week-end, un magnifique exposition de bonzaïs. Vous l'avez ratée ? Vous avez tort ! Les deux images que je vous offre ne donnent qu'une très imparfaite idée de la beauté de certains sujets.

NB : les mystères de l'informatique et du blog m'empêchent de faire pivoter la deuxième image. Il ne vous reste plus qu'à pivoter vous-même la tête (ou à m'expliquer comment je dois faire pour remettre à l'endroit cette superbe forêt verticale...) [J'ai finalement trouvé la solution, vous avez donc droit à cette forêt dans le bon sens !]




vendredi 23 novembre 2007

Instantané !

"Quelquefois, il faut attendre quinze ans avant de savoir qu'une personne a envie d'être photographiée à ce moment, là."
Martine Barat,
qui expose actuellement à la Maison Européenne de la Photographie.

Photo : © Martine Barat, en cliquant dessus, vous allez droit sur son site.

mardi 20 novembre 2007

Les 2 procès d'Yvan Colonna

Manifestement, le chroniqueur judiciaire du Figaro et celle du Monde n'étaient pas au même procès hier !
La preuve : lisez ou écoutez leurs conclusions suite à la nouvelle déposition du médecin légiste, interrogé sur les commentaires qu'il a faits en fin de semaine dernière sur la taille présumée du tueur (pour celles ou ceux qui n'auraient pas suivi, il a déclaré qu'à son avis, le tueur devait avoir à peu près la taille du Préfet Erignac, soit environ 1,83 m, alors que Colonna ne mesure qu'1,72 m.)
Le compte-rendu du Monde se trouve ici (il s'agit d'un post du 19 novembre), celui du Figaro, ou encore .
Je vous laisse juges, mais à mon avis, il y en a un des deux qui était au bistrot pendant l'audience !

mardi 13 novembre 2007

La stratégie des antilopes

Le jury du Medicis s'honore en récompensant La Stratégie des antilopes de Jean Hatzfeld.
À lire de toute urgence si ce n'est déjà fait.
Ce bouquin de témoignages est le troisième je crois qu'Hatzfeld écrit sur le génocide au Rwanda.
Dans celui-ci, il témoigne et fait témoigner sur la particularité exceptionnelle de l'après génocide, à savoir la nécessité dans laquelle se sont trouvées les parties (survivants d'un côté, "coupeurs" de l'autre) de revivre ensemble, côte à côte, réellement totalement et incroyablement côte à côte, cultivant même parfois les mêmes champs, voire créant ensemble un nouveau foyer.
Il me semble que dans l'histoire moderne c'est le seul exemple d'une telle "digestion" d'un épisode génocidaire.
Hatzfeld, tout en délicatesse et en précision fait parler victimes et bourreaux. Il se dégage de tous ces témoignages le plus souvent posés, réfléchis, et terriblement humains, une impression qu'au bout du compte la volonté de survivre l'emporte sur la haine et la vengeance. Survivre, parce que, comme le dit à peu près l'une des femmes qui témoigne "pour ce qui est d'être heureux, ce serait vraiment trop difficile."

Allez, précipitez vous ! C'est une belle leçon d'humanité que nous offrent ces témoins ; et c'est aussi une hallucinante leçon sur le génocide que nous livre Hatzfeld.

mercredi 7 novembre 2007

Salauds d'jeunes !

Hier, ça s'est passé.
Au milieu de l'après-midi, en plein jour, quoi.
Je monte dans le tram, passablement chargé pour un milieu d'après-midi.
Pas bondé, non, mais bien plein.
Assis sur son siège, un petit mec qui pouvait peut-être avoir 20 ou 25 ans, je ne sais pas, moi ; un anneau à l'oreille droite, je crois. Pas jeune des cités, mais jeune, bon, vous voyez ce que je veux dire...
Il me voit monter dans le wagon, il me regarde, et il se lève, ce p'tit con, pour me céder sa place !
La vache !
Je suis resté sans voix, juste fait non de la tête. KO, j'étais.
J'aurais dû m'y attendre, pourtant. Mon père me l'avait dit : la première fois, c'est vachement douloureux.