samedi 22 avril 2017

Présidentielle : ce que les bannières Twitter veulent dire

Tous nos candidats ont, je suppose, un ou une responsable de communication qui s'est nécessairement penché.e sur l'utilisation des images par l'équipe de campagne.

Après avoir mouliné les chiffres donnés par Twitter (voir mon compte Facebook), je me suis amusé à comparer les photos de bannières des 5 principaux candidats.
Et c'est assez parlant !

2 candidats montrent leur portrait en gros plan sur fond de ciel. Les 2 photos sont réellement très proches graphiquement.
1 candidat se montre entouré d'un groupe de jeunes (surtout des femmes) en train de le photographier.
1 candidat se montre devant une foule immense et dense, dans la quelle on ne distingue personne de précis.
Enfin, 1 candidat se montre dans un groupe d'où émergent nettement une jeune femme voilée et un individu noir (je précise ces deux caractéristiques parce que c'est la seule photo qui laisse apparaître ces signes "distinctifs".)

À quel candidat correspond chaque photo ? Allez, vous avez 3 minutes pour me donner la réponse !






Que Le Pen et Mélenchon produisent la même bannière en étonnera sans doute plus d'un... Mais au fond, quoi de plus normal ?
La photo de F. Fillon est plus amusante : en lecture rapide, on a l'impression qu'il se trouve au milieu des gens, partageant un bon moment... mais en fait il est juste là pour se faire admirer et se faire photographier. J'étais hier au vernissage de l'expo de photos de Nikos Aliagas à la Maison de la Photo de Lille, on pouvait y faire exactement le même genre de prises de vues.
Chez Hamon, c'est la force du peuple qui est mise en valeur... Du peuple ? il faudrait plutôt dire "des masses". Aucune individualité (si ce n'est celle du candidat), aucun individu, juste la masse populaire, celle qui ne supporte, au fond, aucune opinion individuelle.
J'avoue que la bannière de Macon m'a étonnée. Je la trouve superbement travaillée, naturelle, loin de l'homme providentiel, plutôt l'animateur qui permet à chacun d'exister, avec ses particularités. Soit il beaucoup moins imbu de sa personne qu'on ne l'a dit... soit il a un(e) excellent(e) Dir.Com ! On pourra toutefois lui reprocher (comme à Fillon, d'ailleurs) de n'avoir pas fait une grande place aux vieux !

N'oubliez pas d'aller voter dimanche !

mercredi 19 avril 2017

Ce que les mots veulent dire (8) : quitter ou sortir

Sentant le vent puissant des sondages, JL Mélenchon adapte son discours pour tenter de ramasser quelques électeurs supplémentaires. Se rendant compte que son discours anti-européen le coupe d'une frange importante des électeurs de B. Hamon, il affirme haut et fort qu'il ne veut pas quitter l'Europe et qu'on déforme son discours pour faire peur :
Capture d'écran du site du monde.fr


D'accord. Mélenchon ne veut pas quitter l'Europe. Il veut juste "sortir des traités européens" comme le dit sa profession de foi en grosses capitales colorées.
Extrait de la profession de foi officielle de J.-L. Mélenchon


Donc " sortir des traités européens", ça ne veut pas dire "quitter l'Europe".

Mais ça veut dire quoi au juste, alors ?
Rien, tout simplement rien. C'est juste une formule chiraquienne ("les promesses n'engagent que ceux qui les entendent") : que les électeurs qui composent le fond de commerce de Mélenchon lisent la profession de foi ; que les hésitants écoutent sa déclaration du 18 avil et comme ça tout le monde sera content.

Si les mots veulent encore dire quelque chose, cette pirouette peut juste s'appeler un mensonge démagogique. Ou des carabistouilles, si on est gentil.