mercredi 30 mai 2007

Exercice de mathématiques

Le bien aimé Président syrien Bachir al-Assad vient d'être reconduit avec plus de 97% des voix, 97,62% très exactement, en progression significative par rapport à juillet 2000, annus horribilis comme dirait the Queen puisqu'il accédait au pouvoir avec un maigre 97,29% des voix seulement.
Nous adressons naturellement nos plus vives félicitations à l'heureux élu... Mais il est impossible de ne pas se poser quelques questions. Car ce résultat cache un chiffre bien médiocre qu'il me faut révéler ; c'est le chiffre de la participation : 95,86% seulement !
Qui sont les 4,14% des syriens qui ne se sont pas déplacés jusqu'aux urnes ? Défaut de mise à jour des listes électorales pour cause de mort récente, je vous accorde 0,5% ; malades alités, impotants, dégueulants et autres, je vous accorde la même chose. Ça veut dire qu'il me manque encore 3,14%. Encore pis, si je puis dire : 97,62% de 95,86% d'électeurs, ça ne fait en réalité que 93,58% de syriens qui ont reconduits le bien aimé Président. En y ajoutant les morts et les souffreteux, je vous concède 94,58...
Mais les autres, Non de D... Les 5,42% restant, où sont-ils passés ? Et surtout qui sont-ils ?
Allez, filez me les chercher et alignez-les moi contre le mur !
Photo : le bien aimé Président ; photo empruntée à www.interet-general.info (cliquez sur l'image)

dimanche 27 mai 2007

St Erkembode, Marchez pour nous !

La cathédrale de Saint-Omer contient, parmi quelques autres trésors, le tombeau de Saint Erkembode, au-dessus duquel de pieuses mamans sont venues déposer les petits chaussons de ceux de leurs bambins qui tardent à marcher.
Paraîtrait que le grand saint, aux environs de 723-742, provenant directement d'Irelande, devint évêque de Thérouanne et arpenta ses terres de long en large et de haut en bas sans s'économiser. Résultat, il mourut paralysé... mais près de 1300 plus tard, on vient encore lui confier les petits petons de nos rejetons.
Saint Erkembode, Marchez pour nous !

En photo : le tombeau de St Erkembode. Cliquez dessus pour agrandir l'image

vendredi 25 mai 2007

Dieu que Jules César était belle !

Somptueuse soirée à l'Opéra de Lille, hier, pour y voir Jules César de Haendel dans une exceptionnelle mise en scène : chorégraphies époustouflantes, lumières magiques (on ne dira jamais assez de bien des lumières que l'on doit à Paule Constable), décors superbes... Cette production du Festival de Glyndebourne et de l'Opéra de Chicago a mis la barre très haute pour les prochains spéctacles accueillis à Lille ! Au total quatre heures de bonheur intense, avec en particulier une ravissante et efficace Jules César-Sonia Prina, alto, époustouflante en particulier dans son air du premier acte (scène 2) :

Virtù de' grandi è il perdonar le offese.
Venga Pompeo, Cesare abbracci, e resti
l'ardor di Marte estinto:
sia vincitor del vincitore il vinto.

Mais grâce aussi (surtout ?) à l'époustouflante Cléopâtre (Anna Christy, soprano), tour à tour cabotine irrésistible et amante effondrée de douleur.
À vrai dire, il serait totalement injuste de ne pas citer les autres acteurs de ce grand chef d'œuvre :
Charlotte Hellekant (en bon ch’timi, je dirai même plus, elle c'ante bien !) en Cornelia pathétique de douleur,
Tuva Semmingsen, Sextus sidérant quand, ayant assassiné Ptolémée pour venger son père, il reste pétrifié, figé, tant il est vrai que tuer un homme, fût-ce son pire ennemi n'est pas chose simple,
Rachid Ben Abdeslam, drôle à en pleurer de rire, parfois,
et Christophe Dumaux (Ptolémée), Simon Bailey (Achilla) et Alexander Ashworth (Curio qui m'ont peut-être un tout petit peu moins touché.
Mais quelle qualité de chant ! Quelle présence !
À la sortie plusieurs spectateurs prétendaient qu'ils venaient de voir le plus bel opéra de leur vie. J'en étais. Quant à Haendel, il a dû bien rigoler dans sa tombe...
Merci !

lundi 21 mai 2007

La visiteuse de prisons

Rachida Dati, toute nouvelle Garde des Sceaux, passe sa première nuit en prison à Fleury Mérogis et poursuit le lendemain matin sa prise de fonctions en assistant aux audiences du Tribunal d'Evry.
Voilà finalement une droite que j'aime bien : celle qui retrousse ses manches et va voir sur place de quoi il retourne. Ça ne fait pas de Mme Dati un doux agneau (voir ses déclarations ici), mais au moins se préoccupe-t-elle de ce sur quoi elle travaille.
Elle me rappelle Christine Boutin, qui n'est pas franchement ma tasse de thé, mais qui me réjouit quand elle débarque à l'improviste dans une prison pour y vérifier les conditions de détention, en s'appuyant sur la droit qu'a un député, en tant que représentant du peuple, de se voir ouvrir sans demande préalable les portes des établissements pénitenciaires. Je n'ai pas vraiment entendu parler de députés de gauche qui aient utilisé ce droit pourtant bien utile !

Ci-dessus : photo des couloirs de Fleury tirée du site prison.eu.org (cliquez sur l'image pour vous y rendre)

mardi 15 mai 2007

Messieurs les censeurs, bonsoir !

Ma réflexion d'hier sur les déboires votatifs de Cécilia S. me rappellent juste à propos de vous parler de l'excellente édition que viennent de réaliser quelques flaubertiens rouennais, dont l'adorable libraire Élisabeth Brunet (70 rue Ganterie, 76000 Rouen.)
Il s'agit du fac simile de l'exemplaire de Madame Bovary sur lequel Flaubert soi-même a indiqué les passages censurés par le directeur de La Revue de Paris et son joyeux acolyte Maxime Du Camp lors de la toute première publication en plusieurs livraisons de ce roman de débutant. C'est très joliment et proprement fait, et en plus, ça ne coûte vraiment pas cher (29 € + port, c'est donné.)
Les deux volumes sont accompagnés d'un petit fascicule contenant un historique de l'affaire, quelques fac simile du brouillon de Flaubert ainsi que de la copie réalisée pour l'imprimeur et de larges extraits du réquisitoire impérial et de la plaidoirie. Il se termine par le jugement (Happy end : Flaubert a finalement été acquitté, malgré les réquisitions de celui-là même qui fit condamner Baudelaire quelque temps plus tard.)
Bien entendu aujourd'hui, tout le monde a oublié le nom de ce procureur imbécile, alors que personne n'a oublié, ni Flaubert, ni Bovary.
Il en est toujours ainsi avec les histoires de censure : ce sont toujours les imbéciles qui perdent. À la fin.
(NB pour l'histoire : le sous-censeur de l'affaire du JDD est le directeur du journal. Pour tenter de graver son nom à jamais dans l'histoire, je le rappelle ici : Espérandieu. Moi pas trop.)

Ci-dessus une double page avec les annotations de Flaubert. Cliquez sur l'image pour pouvoir lire le texte.

lundi 14 mai 2007

Il est gentil, le parrain du petit !

La presse fait ce jour ses gorges chaudes (quelle drôle d'expression, il faudra revenir dessus un de ces quatre matins) d'une info censurée hier par la Journal du Dimanche : Cécilia Sarkozy n'est pas allée voter au second tour ! Ben mince alors, nous qui croyions tous qu'entre Nicolas et elle c'était l'amour fou...
Bon, moi je trouve que c'est pas bien malin, tout de même. Regardez François Hollande, tout laisse supposer qu'il n'a pas voté pour Ségolène (enfin, c'est une supposition qui n'engage que moi et quelques dizaines de milliers d'autres électeurs), mais il a eu la prudence d'aller voter et de mettre une enveloppe dans l'urne. Est-ce que dedans il y avait un petit papier Nicolas Sarkozy, ou merde à Vauban ou je ne sais quoi d'autre, personne ne le saura jamais. Tandis que Cécilia, y'a pas sa signature sur le registre donc c'est sûr qu'elle n'a pas voté.

Mais bon, l'événement, c'est moins l'information que la censure de l'information. On murmure à très haute voix que cette censure proviendrait par des voies plus ou moins directes de Nicolas lui-même, ou en tout cas du parrain de son fiston, Arnaud Lagardère, patron de Hachette Filipacchi, propriétaire du Journal du Dimanche, et qui s'est fait une réputation de patron de presse de choc il y a deux ans en virant Alain Genestar de la direction de Paris Match (une autre de ses publications) parce qu'il avait publié des photos de la-dite Cécilia en charmante compagnie (après, il faut le dire, avoir publié avec l'accord, et même plus, du couple désormais présidentiel, de nombreuses photos de la famille idéale et heureuse qu'ils forment ensemble.)

Les 85 titres possédés par Lagardère (dont 39 diffusés en France) sont répertoriés ici :
En voici quelques uns :
Elle, France Dimanche, Ici Paris, Jeune et Jolie, le Journal du Dimanche, Paris Match, Parents, Pariscope, Photo, Première, Public, Télé 7 Jours, mais aussi l'Écho des Savanes et toute la presse Disney (dont l'indispensable Picsou...)

Je recommande donc à mes lecteurs de lire désormais cette presse en gardant toujours à l'esprit qu'elle est possédée par le parrain du fils du Président de la République. Pas par défiance, non, juste par prudence.

samedi 12 mai 2007

Champaigne pour tout le monde !

Y'a pas que la politique dans la vie, je l'ai déjà dit. Y'a aussi, par exemple, actuellement au Musée des Beaux-Arts de Lille, une magnifique rétrospective Philippe de Champaigne.
Peintre émérite de l'époque des 3 mousquetaires, Champaigne a peint nombre de tableaux pieux et d'église comme cette annonciation, dont on conviendra que c'est un peu difficile à accrocher dans son salon.
Mais il a surtout peint des portraits d'une incroyable beauté, d'une précision quasi photographique, et d'une densité humaine fascinante.

***


Je pense moins au triple portrait de Richelieu (ci-contre) qui est malgré tout une belle prouesse, qu'à ses portraits de Port-Royal. En les regardant, j'ai pensé à Richard Avedon [1923-2004] dont il m'est malheureusement impossible de vous montrer un portrait, l'homme était très chatouilleux sur ses droits d'auteur... Il ne traîne pas beaucoup d'images de lui sur Internet (allez tout de même voir son site : vous y trouverez quelques images intéressantes... mais pas la fabuleuse série de portraits qu'il a fait de son père vers 1974.)
Vous trouverez également quelques beaux portraits à cet endroit.



***

Regardez des portraits comme celui de Saint-Cyran (ci-contre) ou d'un échevin de Paris : tout est concentré sur l'essentiel, sur l'homme, et aucun détail ne vient nous en distraire.
C'est fort, très fort, et si vous habitez à moins de 200 Km de Lille, ça vaut vraiment le coup de faire le déplacement. L'esposition comporte une centaine de tableaux, et, en partant, si vous n'êtes pas rassasiés, vous passerez dire bonjour à Courbet (L'après-dîner à Ornans), Chardin (le Gobelet d'argent), Goya (les Jeunes et les Vieilles) et j'en passe...

mercredi 9 mai 2007

Nicolas et Vincent sont dans un bateau

Nicolas, sitôt élu, a dû se remettre de ses émotions : soirée au Fouquet’s, nuit dans une suite à 1500 euros (je ne sais pas si le petit déjeuner est compris), puis quelques jours de repos bien mérité sur le yatch de son pote Bolloré (avec acheminement par le jet privé du même.)
Et la gauche pousse des hauts cris, que c’est pas bien, que c’est pas beau, que désormais, Nicolas ne pourra plus rien refuser à Vincent.
Vraiment ! C’est faire bien peu de cas de l’indépendance d’esprit de notre bon Président. Et je suis bien certain que le jour où Vincent Bolloré lui demandera un petit service, il saura dire non.
Enfin, naturellement, comme nous savons que Nicolas est un homme courtois, il ne dira pas «non.» Il dira plutôt « Vincent, je ne pense pas que ce sera possible » ; mais en y mettant les formes, bien entendu. Comment, mais tout simplement en utilisant une formule courtoise et responsable, comme « Vincent, je vais étudier la question, mais… » (et tout sera dans les points de suspension, car il est habile, le Nicolas.) Oh, bien sûr, s’il voit l’œil de son pote se ternir, il s’en voudra de lui avoir fait de la peine, et, en homme bien élevé (en fait, c’est un tenre qui s’ignore, le petit Nicolas), il ajoutera une petite phrase apaisante du genre « attend, attend, je n’ai pas dit que je ne voulais pas, Vincent », et là, le Vincent aura l’œil qui se redresse comme un chien qu’on flatte au collier (il a failli être comédien, Vincent, quand il était jeune, mais le régime des intermittents, ça ne le bottait pas trop), et Nicolas, grand cœur lui dira “ bon, d’accord ! "
C’est qu’on ne lui fait pas faire ce qu’il ne veut pas faire, Nicolas, mais ça ne doit pas empêcher de rester courtois.
(Et puis zut, quoi ! C'est pas sa faute, à Nicolas, si Vincent n'est pas patron du camping du Perroquet à Bray-Dunes.)

lundi 7 mai 2007

Bel envol d'oie sauvage

Comme il n'y a pas que la politique dans la vie, je vous offre ce bel envol d'une oie sauvage, photographiée il y a quelques semaines dans la réserve ornithologique du Marquenterre. Un lieu magique où l'on oublie tout pendant 3 heures, et où l'on vit au rythme des oies, bien sûr, mais aussi des cigognes, des goélands, des spatules, j'en passe, mais je reviendrai un jour sur ce beau sujet.

Mais qu'est-ce qu'il dit, là, l'autre ? !

Les premiers mots de Nicolas Kärcher, place de la Concorde, hier soir, après l'annonce de son élection :
"Je ne vous trahirai pas..."
Ben ça, alors, personnellement, j'y avais même pas pensé ! Nicolas trahir quelqu'un ? Allons, mais où va-t-il chercher ça ?

dimanche 6 mai 2007

Et voilà, on en a pris pour 5 ans !

Nicolas Thatcher, Euh, pardon, Kärcher, vient donc d'être élu Président de la République.
Avec une confortable majorité, nous disent les radios belges (les françaises, à l'heure qu'il est n'ayant que le droit de la fermer, vu qu'à Paris on vote encore.)
Nous le suivrons donc pendant ce lustre, le Sarko.
Mais dès ce soir, nous lui chantons :
Tout ça n'empêche pas Nicolas, qu'la Commune n'est pas morte !

samedi 5 mai 2007

C'est la faute à Voltaire

Je suis né à Nanterre, c'est la faute à Voltaire (quoique...)
En fait, ce n'est pas tout à fait exact, ma mère a accouché dans une clinique de Neuilly-sur-Seine, ce qui, par les temps qui courent, fait assez, comment dire, connoté !

Mais voilà, disons-le tout net, Neuilly n'est pas Nanterre (ci-dessus, la maison de mon enfance ; elle est depuis devenue une permanence du Secours populaire), tant s'en faut. Et la maison de mon enfance ne ressemble guère à un duplex cossu de l'île de la Grande Jatte.

vendredi 4 mai 2007

Boulevard du temps qui passe

Je n'irai pas jusqu'à prétendre que c'est LE blog qui nous manquait... Mais enfin je ne suis pas peu fier d'avoir enfin réussi à créer ce petit aide-mémoire (je sais : tant qu'on sait dire "Alzheimer", rien n'est désespéré, mais quand même, passé un certain âge, les neurones fatiguent...)
Sur ce Boulevard du temps qui passe (merci à Monsieur Brassens), je noterai, peut-être, quelques faits ou idées à ne pas oublier. Peut-être.

Photo : le Boulevard de la Seine, à Nanterre