Chouette idée, que cette Monumenta qui consiste à confier chaque année à un artiste d'assez forte pointure un combat en solitaire contre la nef du Grand Palais.
L'an dernier, c'était Anselm Kiefer (que je n'ai pas vu mais on peut se faire une idée de ce qu'il a proposé en allant ici.)
Cette année, Richard Serra dont on imagine qu'il a été sponsorisé par Lakshmi Mittal, propose une "Promenade" autour de 6 plaques d'acier de quelques mètres de large et quelques autres de haut.
C'est gigantesque, bien sûr... Vous pensez : 17 tonnes la plaque d'acier ! Enfin, ça devrait l'être, gigantesque. Sauf que dans le combat entre Serra et la Nef du Grand Palais (Architecte : Henri Deglane)... C'est la nef qui gagne, non seulement en gigantisme (en entrant, j'ai d'abord pensé que l'installation de Serra n'était pas terminée, tant elle parait insignifiante au premier coup d'œil), mais en élégance et en force.
Il est pourtant un point sur lequel nombre de visiteurs semblaient se retrouver : le besoin de photographier (ce qui est, bien heureusement, autorisé.) C'est qu'en fait le travail de Serra ne fonctionne que recadré, coupé, découpé, mis en morceaux, et que seule une vision photographique (avec ou sans appareil photo) permet de donner un tant soit peu de réalité à ce qui tient plus de l'exploit technique (aïe, aïe, aïe : comment ça tient ? T'as vu, la plaque, là, sur le côté, elle n'est même pas enfoncée dans le sol... etc.) que d'autre chose.
Comme il se trouve que je n'ai jamais vu d'autres œuvres de Serra in situ, mais uniquement en photo, je me demande d'un coup si le propre de l'œuvre de ce plasticien prométhéen n'est pas justement de n'être réellement visible qu'à travers le media photographique.
Photos : quelques vues du Grand Palais (ces photos ayant été prises avec mon téléphone portable, il n'est pas certain qu'elles illustrent parfaitement mon propos... C'est un peu du brut de fonderie, si je puis dire !)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire