- "Le monde d'après", qu'est-ce que c'est ?
- Un petit bouquin écrit par deux zigottos très intéressants : Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein.
- Pigasse, celui-là même qui serait entrain de racheter les Inrocks ?
- Comme tu dis, et son compère est Directeur général de la fondation Jean Jaurès.
- Ah, d'accord, un gauchiste et un rocker. Et ça parle de quoi ton bouquin ?
- Euh, attends, Pigasse, ce n'est pas qu'un rocker, c'est aussi accessoirement le vice-président de la banque Lazard ; quant à la fondation Jean Jaurès, disons plutôt que c'est un think tank social-démocrate.
- Ah, ça existe, ça ?
- Allez, assez ri, venons-en au bouquin. Il parle de la crise et de ce qu'on peut en attendre. Et pour tous ceux qui s'intéressent au sujet mais ne sont pas totalement sûrs d'avoir vraiment tout compris, c'est vraiment passionnant. Clair, très lisible et tout sauf manichéen.
- C'est ça, et j'imagine que les banquiers n'y ont pas un si mauvais rôle que ça ; Pigasse ne doit pas cracher dans la soupe, tout de même.
- Détrompe-toi : le rôle des banquiers y est parfaitement bien expliqué. Mieux : les auteurs montrent que la question de la rémunération des dirigeants des grandes banques américaines ne pose pas une question de morale, mais bien une question technique : c'est l'avidité sans fin de ces aventuriers de la finance qui a conduit (avec en gros la bénédiction d'A. Greenspan - vous vous souvenez, celui qui disait aux journalistes : "si vous avez compris ce que j'ai dit c'est que je me suis mal exprimé"), qui donc a conduit le monde au bord du gouffre.
- Et comment ?
- En ajustant leur rémunération, leus stocks-options, leurs parachutes dorés et autres mignardises, sur du résultat à très court terme.
- Et alors, court terme, long terme, finalement, ils piquent dans la caisse, ce n'est qu'une question de moment, ça ne change rien.
- Et si, parce qu'ils piquent dans la caisse au moment où ils ont vendu plein de crédits immobiliers à des gens qui seront très vite incapables de les rembourser ; puis, sentant le vent tourner, ils revendent ces crédits et se repayent sur la cash ainsi dégagé, etc., etc. Donc, techniquement, c'est bien la boulimie des banquiers américains qui a provoqué la crise.
Pour être tout à fait honnête, ils ont été bien aidés par les nouvelles normes comptables internationales (IFRS pour les intimes)
- Heureusement que B. Obama est arrivé avec son sourire charmeur pour les remettre au pas !
- Ça, c'était vrai juqu'à hier.
- Ah ?
- Oui, les banquiers n'ont rien de plus pressé que de rembourser ce qu'ils doivent au Trésor américain pour pouvoir décider de nouveau comment et combien ils vont s'en fourrer plein les poches !
- Ce qui veut dire ?
- Qu'on n'est pas sortis de l'auberge, à mon avis. Cela dit, nos deux auteurs ont quelques idées assez pertinentes pour remettre les pendules à l'heure. et de toute façon , comme dit Yann Arthus Bertrand, "il est trop tard pour être pessimiste".
- Bon, et ça se trouve où ce bouquin ?
- Chez PLON, Collection Tribune Libre (19,90€ seulement).
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