lundi 28 juillet 2014

Le capital au XXI° siècle

J'avoue avoir un peu hésité à entamer la lecture du bouquin de Thomas Piketty.
Et puis, la presse aidant, les louanges surprenantes des économistes américains... et la chance de le croiser sur l'étal de ma médiathèque habituelle m'ont fait sauter le pas. Sans regret, il faut le dire.
Piketty est un magicien, capable de faire comprendre des notions d'économie et de gestion financière à des gens à peu près vierges sur ces sujets.
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Comment se forme le capital ? Quel rapport entretient-il avec le revenu ? Comment ces deux données essentielles ont-elles évolué depuis 2 siècles ? Et comment sont-elles susceptibles d'évoluer dans l'avenir ? 
Il réussit le tour de force de pondre, sur un thème particulièrement peu rigolo, près de mille pages parfaitement lisibles, solidement argumentées, et accessibles à plusieurs niveaux : le livre est prolongé en ligne où Piketty donne accès à l'intégralité des sources utilisées (si j'ai bien compris, il est le premier auteur à utiliser des séries historiques aussi longues), à des développements techniques plutôt destinés aux économistes professionnels et même à un certain nombre de simulateurs permettant de faire varier les résultats de ses propres analyses en changeant les variables.
Bref, Piketty est non seulement convainquant sur le fond, mais aussi sur la forme, mettant à disposition du public et de ses confrères toutes les bases nécessaires pour le compléter, le commenter, le réfuter même. On se prend d'ailleurs à attendre avec une certaine impatience une "contre-histoire du capital au XXI° siècle" qui serait écrite avec autant de brio par des économistes de tendance plus libérale que Piketty... Car, même s'il nous met en garde dans sa conclusion en rappelant que tout ce qu'il vient de nous expliquer peut et doit être débattu, le bougre est tellement convainquant qu'il nous donne matière à alimenter tous les débats d'aujourd'hui autour de l'impôt (et en particulier de l'impôt sur le capital), des déficits publics, de la dette et des échanges liés à la mondialisation.

Bref, ce n'est peut-être pas le roman de l'été, mais je suis certain qu'il occupera avec profit vos longues soirées d'automne...

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