"A qui la faute ?
Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?
vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv- Oui.
J'ai mis le feu là.
vvvvvvvvvvvvvvvv - Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
[...]
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !
vvvvvvvvvvvvvvvv - Je ne sais pas lire."
Victor Hugo, L'année terrible, juin 1871.
Que de progès réalisés en 136 ans !
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2 commentaires:
Merci pour ce texte époustouflant ! Et qui fait réfléchir : 136 ans d'écart ? Et le livre n'a toujours pas sa place auprès de tous. Alors qu'aujourd'hui, chacun a au moins accès a la lecture...
Avant, on brûlait des livres jugés porteurs de trop d'influence... aujourd'hui, les livres brûlent car c'est sans importance.
c'est pas grave on va tout passer au karsh...quitte à le payer cher !
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