L'affaire Fillon n'en finit pas.
Chaque épisode pourrait être décrypté de façon très productive, me semble-t-il.
Je vais me contenter de ce l'on pourrait appeler la cerise sur le gâteau de ce débat public : la "lettre aux Français" de notre ancien premier ministre que Ouest-France publie ce matin (8 février 2017).
Ou même juste le début de cette lettre, il se suffit à lui seul !
"Au terme d'une campagne médiatique et politique d'une violence inouïe, j'ai choisi de m'adresser directement à vous pour vous dire ma vérité"
Et voilà Monsieur Fillon qui de nouveau s'emberlificote dans son récit !
Parce que, Monsieur Fillon, on peut dire : "ma cravate, mes bretelles, mon manoir, mes pantoufles, mes assistants parlementaires ou même mes fiches de paie (si l'on est par exemple, à la fois député, consultant ou je ne sais quoi d'autre)"...
on peut même dire : "mes doutes, mes regrets, mes interrogations, mes soucis, mon interprétation des faits..."
Mais on ne peut pas dire : "ma vérité."
Sauf bien entendu si vous supposez que d'autres (par exemples des juges) en ont une autre qui serait "leur vérité."
Or, aujourd'hui, vous êtes bien le seul (avec peut-être votre épouse-attaché parlementaire) à connaître LA vérité. Pourquoi ne pas la dire et dire seulement "la vôtre" ?
Dire SA vérité, c'est ne rien faire d'autre que d'inventer une vérité alternative et nous transporter d'un coup d'un seul au pays de Donald Trump sans qu'on s'en aperçoive. Et ça, je crois qu'en fait, les Français n'en ont pas vraiment très envie.
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