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Allez, je t’emmène au cinéma !
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Oui, super ! qu’est-ce qu’on va voir ?
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La Belle et la Bête, un très beau film, tu
verras.. ;
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Heu, oui, mais tu sais, j’ai vu la bande annonce
et je trouve que ça fait un petit peu peur…
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Ah… Eh bien, regardons s’il y a autre chose à
voir…
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Oui, regarde, Turbo !
Eh bien allons-y pour Turbo…
Une heure trente plus tard, je dois bien reconnaître qu’être
grand-père impose de savoir faire des sacrifices. Parce que, pour tout vous
dire, Turbo, c’est pas un cadeau !
Turbo, c’est un escargot qui n’a qu’un rêve : gagner
les 500 Miles d’Indianapolis, la course automobile la plus rapide du monde.
Mais Turbo, c’est surtout un escargot américain. Qui sait
très bien que quand on veut on peut (in english : « Yes, we
can ! » je crois.)
C’est un charmant escargot américain, né avant la crise des
subprimes, si j’en crois la propretéet le confort tranquille du petit pavillon
de banlieue bien entretenu dans le jardin duquel il vit.
Bon, mais comment faire un film d’une heure trente avec un
escargot qui court vite ? Avec un escargot français, je ne sais pas, mais
avec un escargot américain, vous compliquez un peu les choses en lui trouvant
un allié haut en couleur et qu’au premier abord, le spectateur lambda pourrait
prendre pour un méchant ou un loser. Un pauvre, par exemple. Allez, pire :
un immigré pauvre. Attention, pas un comme ceux de par chez nous qui vivent
d’aide sociale et d’assistanat ! Un bon gros immigré mexicain-américain
qui travaille comme une bête pour gagner sa liberté en vendant des tacos dans
une camionnette pourrie (ce qui serait impossible en France : la direction
de la concurrence lui ferait fermer boutique aussitôt pour cause de santé
publique, l’empêchant ainsi de s’assumer et de prendre sa vie en main) et qui a
le rêve américain à cœur : oui, un immigré pauvre qui ne rêve que d’une
chose, faire fortune, et pas juste escroquer le RSA. Et : oui, il peut
puisqu’il le veut ! (in english : « Just do it ! », je
crois.)
Et voilà le travail : un escargot américain et un
immigré pauvre américain qui ont compris qu’un rêve n’est jamais trop grand ni
un escargot trop lent partent à l’assaut d’Indianapolis. Au
passage l’escargot se gavera d’une boisson énergisante indispensable à son
efficacité, mais manifestement DreamWorks n’a pas réussi à tomber d’accord avec
Red Bull parce qu’ils lui ont trouvé un autre nom, et franchement, c’est un peu
dommage !
En fait, il ne manque qu’une chose à ce film, mais ça manque
cruellement : Dieu ! Pas une
seule référence, pas une allusion qui pourrait nous rassurer sur le fait
qu’immigré et escargot croient bien en Dieu (en dollar américain :
« In God we trust », je crois.) Du coup, je suis sorti un peu mal à
l’aise de la séance. Les valeurs se perdent, même chez DreamWorks.
2 commentaires:
Ne désespère pas, il s'est fendu la poire devant un court métrage de Pierre Étaix, ce soir !
(PS ça devient le parcours du combattant pour enregistrer un commentaire sur ce site)
C'est normal, c'est pour que la NSA puisse plus facilement détecter les commentaires qui l'intéressent...
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