Hier, j'ai revu Lola de Jacques Demy.
Un chef d'œuvre au découpage réglé comme une horloge ("quelle heure est-il ?"), avec des images impeccables de Raoul Coutard et une chorégraphie sans danse (la faute au producteur… qu'il faut peut-être finalement remercier) millimétrée.
Pendant tout le film, j'ai eu une pensée plus qu'émue pour l'animateur du ciné-club de mon adolescence. C'était au milieu des années '60, dans le cadre de la maison paroissiale du Bon Conseil, dans le 7e arrondissement de Paris. Là, devant un public de jeunes gens plutôt bien élevés, conservateurs et à peu près incultes, un fou de cinéma (il me semble que c'était un journaliste de Télérama…) nous montrait juste ce qu'il y avait de mieux : Lola, dont j'avais tout oublié jusqu'à hier, sauf que c'était un film magnifique, mais aussi, dans le désordre, Douglas Sirk (Écrit sur du vent), Kurosawa (Rashōmon), Misoghushi (Les contes de la lune vague après la pluie), Agnès Varda et son Cléo de 5 à 7, Buñuel (La mort en ce jardin), pour ceux qui me reviennent très spontanément à l'esprit. Il nous donnait à voir du cinéma presque contemporain, exigeant, et je ne crois pas qu'on pouvait rêver meilleure initiation au 7e art.
En revoyant Lola, je repense donc à cet "éducateur-cinéphile". Je ne me rendais pas compte, à 16 ans, de ce qu'il m'apportait et je ne l'ai jamais remercié. C'est aujourd'hui chose faite. Un peu tardivement.
Le site officiel Varda-Demy, c'est ici : cine-tamaris
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