Le remplissage du formulaire en dit long sur l'obsession nationalitaire de notre ministère de l'Intérieur et de la classe politique tout entière.
Non seulement, après t'avoir demandé où tu es né (département et ville) on te demande de bien préciser manuscriptement que c'est en France, mais après t'avoir fait recracher l'acte de naissance de tes parents ou presque, on t'invite à préciser pourquoi tu t'estimes
Est-ce parce que tu es né en France et que l'un au moins de tes parents est Français, est-ce parce que tu es né à l'étranger, mais que..., est-ce parce que tu as acquis la nationalité, et si oui dans quelles conditions, etc., etc.
J'ai frémi en me rendant compte que, ma mère étant née à Rio de Janeiro, j'aurais sans doute dû sortir des arguments massue pour faire valoir mon droit à un passeport français si mon père n'avait pas été un bon sarthois, amateur de rillettes bien de chez
Mais ce n'est pas tout : non content de me demander ma carte d'identité (une jolie toute belle quasiment infalsifiable, et pour l'obtention de laquelle j'avais fourni un élégant extrait de naissance), le préposé à l'État civil m'a de nouveau demandé un extrait de naissance (à l'âge que j'ai, j'imagine pourtant assez mal que les circonstances tout à fait banales de ma venue au monde aient pu changer ces derniers mois...), faisant a priori preuve d'un excès de zèle louable, le site du service public n'exigeant pas (au moins pour les passeports demandés en urgence, ce qui est mon cas) cette production.
Mais voilà : imaginez une seconde que je ne sois qu'un clandestin guatémaltèque, un apatride au regard torve auquel on aurait par distraction donné il y a quelques mois une carte d'identité éditée par le bureau des farces et attrape le plus proche...
Hé oui, cet après-midi, un employé de l'État civil a failli sauver la France (et accessoirement la Belgique, non pas à cause des accords de Schengen, mais parce que j'habite à deux pas de la frontière) d'une catastrophe terroristique sans équivalent. Chapeau,
À part ça, je souhaite vraiment bonne chance à toutes celles et tous ceux qui, nés en Égypte, en Afrique du Nord ou ailleurs, dans des lieux lointains où les accidents de l'histoire a pu faire disparaître les registres d'État civil, auraont un jour où l'autre à demander un passeport ou une Carte d'identité. Il paraît qu'ils sont bien plus nombreux qu'on ne le pense.
1 commentaire:
Bon voyage tout de même !
Enregistrer un commentaire